À partir de 2035, les véhicules à moteur thermique seront interdits
C’est la décision prise par la Commission européenne. Les voitures à essence et diesel pourront toujours rouler, mais ne seront plus commercialisées. Cette décision vise à pousser l’Europe vers la neutralité carbone d'ici à 2050 et impose de grandes adaptations. La mesure n’inclut pas les voitures d’occasion — seules les voitures neuves seront concernées par ce changement historique
Les automobilistes sont-ils prêts à passer au 100 % électrique ?
Passer au tout électrique : sommes-nous prêts ?
C’est donc désormais acté : la vente de voitures thermiques sera interdite en Europe à partir de 2035. Le Parlement européen a décidé que seules les voitures et camionnettes de moins de 3,5t n'émettant pas de gaz à effet de serre à l'échappement pourraient être commercialisées après cette date. Un objectif qui ne pourra concrètement être atteint qu'en misant sur le tout électrique.
Depuis quelques années, les véhicules thermiques sont effectivement en baisse alors que les véhicules électrifiés sont, eux, en hausse. Cela signifie-t-il pour autant que les automobilistes sont prêts à passer au tout électrique ?
Une transition pas si simple
Aujourd’hui, les longs trajets qui nécessitent une grande autonomie effrayent encore. Il faut donc faire un passage à la borne et patienter pendant la durée de la recharge, ce qui, au final, complique et rallonge la durée des trajets.
L’autre grand problème de l’électrique, c'est le prix élevé des différents modèles. Ils sont aujourd’hui plus chers qu’une thermique (en moyenne d’environ de 10 000 €).
Et, même si les prix des carburants se sont envolés, il reste difficile de compenser le prix d’achat d’une 100 % électrique.
Certains experts sont optimistes et mettent en avant le jeu de l’offre et de la demande des électriques, qui permettrait d’atteindre un prix moyen plus bas.
Quid des bornes de rechargement ?
Afin d’atteindre les objectifs fixés, la proposition des eurodéputés prévoit le développement massif de l'infrastructure de recharge. Ainsi, des capacités de ravitaillement et de recharge seront installées à intervalles réguliers le long des grands axes routiers — il sera possible de recharger les véhicules électriques tous les 60 km, et une station-service à hydrogène sera installée tous les 150 km.
En Europe, le nombre de points devrait plus que doubler d'ici à 2025, passant de 400 aujourd’hui à 1 000. Cela correspond à une offre de 7 000 bornes de 350 kW (une station comprend plusieurs bornes) au lieu de 1 500 aujourd’hui.
Qu’en est-il de la Belgique ?
La Région bruxelloise avance sur l’installation de son réseau de recharge pour voitures électriques. Il s’agit donc d’accélérer le mouvement et d’atteindre le plus rapidement possible l’objectif de 11 000 stations de recharge (soit 22 000 points de charge) d'ici à 2035.
La Wallonie, elle, entend accélérer le tempo au niveau de l'implantation des bornes de rechargement. Récemment, une cartographie identifiant les sites propices à l'installation de bornes électriques en Wallonie a été établie. Elle permettra aux pouvoirs locaux, à la SOFICO et aux gestionnaires privés de sites accessibles au public de se lancer dans le déploiement effectif de bornes, respectivement dans l'espace public et dans l'espace privé wallon. Les premières bornes devraient voir le jour en automne 2023.
La Flandre, elle, ambitionne de prendre une avance dans la transition vers la voiture électrique. Elle a avancé l’obligation d’achat d’une voiture électrique à 2029 au lieu de 2035. Cette ambition nécessite évidemment une accélération du développement de l’infrastructure de recharge. Elle a donc annoncé l’installation de plus de 2000 chargeurs rapides à travers 49 stations le long des autoroutes, mais également des routes régionales. D’ici juin 2024, le gouvernement promet une borne de recharge tous les 25 km. Ainsi, la Flandre a prévu de déployer un réseau de 35 000 bornes de recharge d'ici à 2025, une stratégie censée permettre aux utilisateurs de voitures électriques de disposer de toute la fluidité et de la flexibilité nécessaires sur notre territoire.
Des constructeurs qui doivent repenser leur gamme
De nombreux constructeurs vont de l’avant et affichent des objectifs ambitieux pour réduire et, à terme, totalement arrêter le thermique d'ici à quelques années. Si certains prennent du retard, d’autres affichent des objectifs ambitieux pour l’avenir.
Opel, par exemple, veut faire partie des premiers de classe. La firme allemande veut proposer tous ses modèles avec un moteur électrique dès 2024 et passer au 100 % électrique à partir de 2028. Autre exemple remarquable, Citroën, comme les autres marques du groupe Stellantis, deviendra 100 % électrique en Europe d'ici à 2030.
La route est encore longue, mais le cap est fixé
D'ici à 2035, il s’agira de repenser la place de la voiture dans la société : stationnement, prises de recharge, énergie disponible, etc. Par conséquent, fini les véhicules thermiques neufs en 2035 en Europe. Il n'y aura pas de sursis pour les hybrides, même rechargeables, ou pour les véhicules à carburants alternatifs. En 2034, il faudra, de préférence, acheter un véhicule électrique, ou alors une voiture thermique neuve et la faire durer le plus longtemps possible.